Article rédigé par le Dr Irene Clavijo

L'ostéopathie et la kinésithérapie peuvent parfois être confondues car de nombreux professionnels se spécialisent dans les deux disciplines, les mélangent parfois dans leur pratique et, de plus, les deux disciplines peuvent être utilisées pour traiter les mêmes problèmes de santé. Nous allons vous expliquer ici quelques-unes des différences les plus importantes, de manière simple.

Les objectifs de traitement

Le kinésithérapeute vise à restaurer ou à remédier à une perte fonctionnelle par un traitement physique (massage, ultrasons...) qui agit principalement (mais pas exclusivement) sur les muscles du patient, que ce soit au niveau de l'appareil ostéoarticulaire (os et articulations) ou au niveau de l'appareil respiratoire, urinaire, gynécologique, neurologique....

D'autre part, l'ostéopathe explore le problème de santé et en recherche la CAUSE afin de le traiter manuellement. Cette discipline considère le corps humain comme une unité de fonctions interconnectées dans laquelle une mobilité intrinsèque de ses parties est nécessaire à son bon fonctionnement. Lorsqu'il y a une restriction de cette mobilité, un problème localisé ou éloigné va se produire dans l'une de ces zones.

Les types de traitement

Le kinésithérapeute utilise des massages, des exercices de mobilité corporelle active et passive, des instruments tels que des poids, des balles... et des appareils utilisant le froid, la chaleur ou l'électricité.

L'ostéopathe n'utilise que ses mains et selon la section de l'ostéopathie qu'il pratique, il utilisera des techniques spécifiques pour rendre la mobilité à la zone "bloquée".

Symptômes et indications

L'ostéopathie et la kinésithérapie peuvent être utilisées pour soulager les mêmes symptômes, mais les traitements proposés par chaque discipline visent des résultats différents qui se complètent souvent.

Comme nous l'avons dit, le kiné travaille sur chaque zone qui a perdu sa mobilité ou sa fonction. En voici quelques exemples :

• Les douleurs dans le bas du dos (lumbago), principalement dues à une contracture musculaire (tissu tendu).
• Problèmes de démarche, par exemple chez une personne alitée depuis longtemps en raison d'une maladie ou du vieillissement.
• Après un accident vasculaire cérébral, pour compenser les séquelles d'une partie du corps, en renforçant les autres parties et en favorisant la plasticité neuronale.

L'ostéopathe traite les symptômes ou les maladies en trouvant où il y a des restrictions de mobilité ou des blocages qui sont la cause de ces mêmes symptômes. L'évaluation porte sur l'ensemble du corps, et pas seulement sur la partie symptomatique, d'où l'étendue des symptômes. Quelques exemples :

• Les problèmes ostéo-articulaires tels que les lumbagos, les lombalgies chroniques, les cervicalgies, les tendinites... le médecin recherchera le " blocage " ou la " compression " à l'origine de la contracture musculaire ou de la tendinite.
• Problèmes de maux de tête, migraines... le médecin recherchera des compressions ou des restrictions au niveau local (occipital, cervical) ou à distance.
• Problèmes viscéraux, douleurs digestives, règles douloureuses... le médecin recherchera des tensions viscérales ou au niveau du diaphragme ou du sacrum.
• Sensation d'instabilité, vertiges... le médecin vérifiera la mobilité crânienne, l'existence de restrictions au niveau de l'articulation temporo-mandibulaire, du rachis cervical....

Réglementation

En Espagne, la kinésithérapie est reconnue et intégrée dans le système de santé publique et constitue un diplôme universitaire estimé.

Contrairement à d'autres pays comme la France, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et d'autres, la pratique de l'ostéopathie n'est pas réglementée en Espagne et il existe donc des différences importantes dans la formation. L'ostéopathie n'est pas financée par le système public, bien que des études suggèrent que le coût des thérapies ostéopathiques est inférieur à celui d'autres formes de soins médicaux, qu'elles sont susceptibles de réduire la nécessité de prendre des médicaments et qu'elles exposent le patient à moins de tests de diagnostic. (Benchmarks for training in Osteopathy OMS 2010 ).